Marjorie Pedneault

Je me présente, Marjorie Pedneault, j'ai 36 ans, et je suis mère de deux merveilleux garçons de 4 ans, et 2 ans. À 33 semaines de grossesse, en novembre 2018, alors que je vivais le parfait bonheur, ma vie a complètement basculée, on m'annonçait un cancer du sein très agressif, le triple négatif, au stade 3. Deux semaines plus tard, on provoquait mon accouchement, afin que je puisse débuter les traitements de chimiothérapie le plus rapidement possible. Notre bébé n'était pas prêt à voir le jour, et a dû être hospitalisé pendant ses deux premiers mois de vie. Il s'est battu, et est maintenant en parfaite santé. Je passais donc mes journées à l'hôpital, à ses côtés, et voyageais toutes les semaines, à l'extérieur de la région, afin de recevoir mes traitements.

Pendant cette période j'ai subi 5 types de chimiothérapie, 40 fractions de radiothérapie, et 2 chirurgies. J'acceptais mon nouveau train de vie, et à aucun moment je me suis laissée décourager, malgré les douleurs et les effets secondaires, tout est dans l'état d'esprit.

Malheureusement, tous ces traitements n'ont pas fonctionné, car le cancer a malgré tout continué sa progression, avec une première récidive en décembre 2019. Cette annonce fût encore plus difficile pour moi, puisqu'au début de la maladie je ne savais pas ce qui m'attendait, je vivais un peu une sorte de déni, et j'étais convaincue que le cancer disparaîtrait après avoir subi tous ces traitements, que ma vie reviendrait comme avant, là où je l'avais laissée.

C'est à ce moment que la réalité m'a frappée, et que j'ai choisi de prendre ma vie en main, je m'entraîne et cours aussi souvent que possible. Je savoure chaque moment auprès de ceux que j'aime, je bâti des rêves, et grave de beaux souvenirs dans la mémoire de mes garçons, qui sont toute ma vie. J’ai la chance d'avoir une famille unie, dans laquelle règne l'amour. Être unis nous rend plus fort que la maladie, plus fort que tout, et m'aide à traverser les épreuves difficiles dans la sérénité et à rester brave dans l'adversité.

 Quelques mois plus tard, en avril 2020, on m'annonçait une deuxième récidive, cette fois inopérable, un cancer métastasique, de stade 4, incurable. Il n'y a pas de mots pour décrire la douleur et le chagrin immense que j'ai ressenti à ce moment, puisqu'évidemment je pensais à mes garçons, les amours de ma vie, que je ne verrais possiblement pas grandir.

 J'aurais pu baisser les bras, et me dire qu'il n'y avait plus qu'à essayer de gagner du temps. Mais au contraire, j'ai pris la décision de croire fermement en mon miracle de guérison, et demander de l'aide entre autre à la population qui s'est montrée très généreuse envers moi et qui continue d'ailleurs à l'être, afin de me permettre d'aller chercher des traitements prometteurs, tous très dispendieux, souvent à l'extérieur du pays, et qui m'aide à garder espoir de vaincre un jour la maladie.

Depuis, j'ai fait quelques voyages aux États-Unis, et un voyage en Hongrie, aux côtés de mon héros, mon ange gardien, mon frère, qui met corps et âme dans la recherche depuis le tout début, afin de me garder en vie le plus longtemps possible.

Le cancer laisse des cicatrices, de graves séquelles, et me rappelle tous les jours le combat dans lequel je suis, dans lequel je serai pour le reste de ma vie, mais je me fais la promesse de rester brave, et de ne jamais abandonner.